Tout savoir sur la quantitative easing

Pour se sortir d’une crise économique majeure, la Banque centrale instaure une politique monétaire non conventionnelle. Il s’agit d’un assouplissement quantitatif ou quantitative easing (QE) permettant à l’autorité monétaire gouvernementale le rachat de l’ensemble des actifs financiers. Elle les injecte ensuite dans l’économie des liquidités pour relancer l’économie. Mais est-ce que cette procédure est efficace et a-t-elle des limites ? Quelques explications pour vous aider à mieux cerner les usages du QE. 

Qu’est-ce que le quantitative easing ?

Le concept de « Quantitative Easing » est évoqué pour la première fois en 1995 par l’économiste allemand Richard Werner. Il permet à la banque centrale d’acquérir des actifs de type titres de dettes publiques auprès d’investisseurs et de banques privées. Cette action a pour effet la baisse des taux d’intérêt au profit des ménages, des entreprises et autres acteurs qui pourront trouver des solutions de financement aux conditions avantageuses. Ce qui aide ensuite à améliorer la croissance économique, à hausser le taux d’inflation tout en stabilisant les prix sur le marché financier. 

L’assouplissement quantitatif a donc pour but la régulation du taux d’inflation. Et si les outils conventionnels tels que les taux directeurs ne fonctionnent plus. L’échec d’une politique monétaire peut aussi se traduire par l’application de taux d’intérêt nuls ou quasi nuls. Dans ce cas, la Banque centrale intervient pour acquérir des obligations du gouvernement et d’autres acteurs privés comme les établissements financiers. Cela sert avant tout à générer un plus grand volume de monnaie, permettant ainsi l’accès aux liquidités sur le marché bancaire. Pour s’y accorder, les banques commerciales proposent plus de crédits aux consommateurs et aux entreprises. 

Quantitative Easing

Comment fonctionne le quantitative easing ?

Pour comprendre le mode de fonctionnement du quantitative easing, vous devez vous concentrer sur les banques centrales. Ces dernières se concertent pour limiter au maximum tous les taux d’intérêt des offres de crédit. Dès que les taux effectifs seront réduits à près de 0 %, elles procèdent à l’acquisition de tous les titres financiers au niveau des banques commerciales. Dans l’ensemble, vous trouverez par exemple des bons du Trésor, des titres hypothécaires, des obligations de l’État, des titres d’institutions publiques, etc. 

Il peut aussi y avoir des actifs « pourris » issus de bulles spéculatives liées à la crise financière. Quoi qu’il en soit, les banques privées s’en sortent avec des liquidités conséquentes. Pour les faire fructifier, elles vont proposer des offres de prêts pour entreprises et particuliers. Et ce, avec des taux d’intérêt avantageux profitant aux emprunteurs qui vont en servir pour leurs investissements ou leurs achats. Ce qui permettra ensuite de relancer la croissance économique. 

Quel est le lien avec l’inflation ?

Avec le Quantitative Easing, la banque centrale rachète titres publics et obligations d’État. En contrepartie, elle fournit une liquidité conséquente aux banques privées qui vont en servir pour améliorer l’économie réelle. Cela contribue également à favoriser l’inflation puisque les taux d’intérêt nominaux et les taux directeurs de la banque centrale sont réduits à un même niveau. Cela a pour conséquence la diminution des taux d’intérêt réels. Permettant ainsi aux emprunteurs de bénéficier de crédits à taux réels, ce qui revient à calculer la différence entre le taux nominal et l’inflation.

Parmi les pays qui ont déjà appliqué le QE, le Japon y a recours de 1997 à 2001 pour sortir d’une phase de déflation. En 2006, la Banque du Japon observe une hausse de l’inflation sur trois mois qui lui sert à mettre fin à la politique de quantitative easing. Pour les États-Unis, ce sont au moins 1 700 milliards de dollars d’actifs pourris qui ont permis de sortir de la crise et lutter contre le chômage en 2014. Pour la Banque centrale européenne, 2 000 milliards d’euros ont stabilisé le taux de croissance de la zone euro en 2012. Et même si la politique d’assouplissement quantitatif semble fonctionner, certains économistes restent sceptiques face au risque d’hyperinflation.